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Manger
14 mars 2018

Ma dernière lecture / Latest reading

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fr

Deux extraits du livre de Corine Pelluchon Manifeste animaliste, que je viens de lire. Ça vous donnera peut-être envie...

 

Des changements s'imposent dans les habitudes de consommation, notamment pour ce qui a trait à l'alimentation, au choix des vêtements et des produits utilisés au quotidien. Les affiches présentant des vaches heureuses de donner leur lait, des tigres ravis de sauter à travers des cercles de feu ou des dauphins épanouis dans leurs prisons chlorées apparaissent comme des mensonges. Ces derniers servent à attirer le public qui aime ces animaux et paie pour les admirer sans savoir à quel point ils souffrent le martyre. La moindre tranche de jambon aperçue dans un sandwich rappelle les bâtiments dans lesquels les animaux dits de rente sont entassés depuis que l'élevage s'est industrialisé, et que nous avons adopté la division du travail et la spécialisation du travailleur assigné à une seule tâche.

Car l'animal est lui aussi destiné, dans les élevages intensifs, à remplir une seule fonction - aux truies la production de porcelets, aux cochons charcutiers la viande, aux poules pondeuses les œufs, aux vaches le lait. Chaque rondelle de saucisson, chaque morceau de fromage évoque les transports interminables, l'attente et la panique dans le couloir de la mort, la fin souvent douloureuse de l'animal égorgé en pleine conscience parce que l'étourdissement n'est pas effectué correctement et que les instruments utilisés dans les abattoirs ne sont pas renouvelés régulièrement.

[...]

Nous avons besoin de chefs, étoilés ou non, qui sachent cuisiner sans viande, sans poisson et sans aucun produit animalier, et qui révèlent tout ce qu'il est possible de faire avec des légumes, des céréales, des légumineuses, des protéines végétales, comme le seitan et le tofu, et des épices. Il est indispensable d'ouvrir des restaurants véganes dans toutes les villes et tous les villages de France, et de proposer des repas végétariens et végétaliens dans tous les établissements, des bistrots à l'Élysée, en passant par les cantines et les hôpitaux. La demande existe déjà ; elle ne fera que croître si chacun sait qu'il peut manger sans produits animaliers, y trouver du plaisir et être en parfaite santé. Non seulement nous devrions tous apprendre à cuisiner sans utiliser de produits animaliers, mais, de plus, cet apprentissage, qui passe par la réappropriation des traditions, devrait avoir sa place à l'école et être dispensé gratuitement. Enfin, certaines industries du secteur agro-alimentaire pourraient proposer des produits représentant des alternatives séduisantes à la viande et au poisson. C'est ce que fait l'entreprise Beyond Meat, aux États-Unis. Une approche, plus conforme aux goûts et à la culture propres à notre pays, mériterait d'être initiée.

 

en

Animalism As a Political Question

(Available in French, Spanish, Italian. Should be available in English very soon)

This eloquent, short and thought-provoking essay contributes to both animal ethics and political philosophy. It will provide for much interesting debate and will serve as a founding stone for the future of animal rights.

Humans and animals are inextricably bound in a complex web of relationships. This manifesto offers an original and profoundly affirmative vision of how to ground this complex web of relations on principles of justice and compassion.

Underlining what is at stake when we talk about violence towards animals, Corine Pelluchon tries to shift animal rights debate from moral theory to political theory. The animal cause is the cause of mankind, as all humans stablish strong direct and indirect relationships with animals through their lives.

Pelluchon attempts to extend justice to non-human animals in an original and compelling manner, as she convincingly demonstrates that theories of animal rights lacking a political component are inadequate. Traditional citizenship cannot continue excluding animals as coauthors in the destiny of democratic communities.

Two excerpts:

Changes are imperative in consumer habits, in particular for what concerns food, the choice of clothes and products used on a daily basis. Posters showing cows happy to give their milk, tigers delighted to jump through circles of fire or dolphins blooming in their chlorinated prisons are lies. Those animals are used to attract the public who likes these animals and pays to admire them without knowing to what extent they suffer martyr. The slightest slice of ham in a sandwich calls back the buildings in which production animals have been piled up since breeding became industrialized, and since we adopted the division of labor and the specialization of workers assigned to a single task.

Animal too is intended, in intensive farming, to perform a single function - sows produce piglets, pigs produce pork, hens produce eggs, cows produce milk. Every slice of sausage, every piece of cheese brings to mind endless transport, long wait, and the panic on death row, the often painful end of the animal slaughtered in full consciousness because he was not dazed properly and the tools used in slaughterhouses are not regularly renewed.

 [...]

We need chefs, Michelin-starred or not, who know how to cook without meat, without fish and without any animal product, and who show all that it is possible to cook with vegetables, cereal, legumes, vegetable proteins, as seitan and tofu, and spices. It is essential to open vegan restaurants in all cities and all villages in France, and to suggest vegetarian and vegan meals in all restaurants, in bars, and in the Élysée palace, canteens and hospitals included. There is already demand; it can only be growing if people know that they can eat without animal products, enjoy their meals and be healthy. Not only we should all learn to cook without using animal products, but, furthermore, this learning, which supposes we re-appropriate our traditions, should have its place at school and be dispensed free of charge. Some firms in the food-processing industry could propose products representing attractive alternatives to meat and fish, like Beyond Meat does in the United States. An approach, more in compliance with our tastes and with our culture [in France] would deserve to be introduced.

 

 

 

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Commentaires
J
Intéressant. Peut être un peu extrême en ce qui concerne la consommation de produits animaliers non dérivés de l'abattage. Si cela vient d'un élevage intensif, c'est évident. Mais il y a peut être des produits (lait, etc ..) issus de conditions de vie différentes et non associés à une souffrance.<br /> <br /> Mais le débat est intéressant.
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